Si le Vénitien est chez lui depuis 1500 ans, le touriste, lui, n'est dans la ville que depuis 2 jours.
Vénitiens et Touristes en attente de la gondole qui traverse le Gran Canale du Campo di Pescaria au Campo Sta Sofia |
C'est donc avec courtoisie et amabilité qu'il renseignera le touriste égaré après 3 h de marche, désespérant de retrouver le chemin pour San Marco à travers le dédale des ruelles, les "calle", dont certaines se terminent en impasse sur un rio, petit canal.
Le Vénitien a conscience de vivre dans une ville figée dans l'espace, mais fragilisée dans le temps, car inexorablement elle s'enfonce dans la lagune.
Il sait que ce que lui apporte le touriste lui permettra de continuer à vivre.
Gondoliers désoeuvrés sur le Campo San Stefano |
Le Vénitien, à l'image de sa ville "La Sérénissime", est calme et serein.
Le touriste inquiet et bruyant. Le premier sait où trouver le vaporetto, bus sur l'eau, qui le conduira directement à son rendez-vous.
Vaporetto sur le Gran Canale |
Le Vénitien a programmé sa journée.
Le touriste est dépassé par les évènements.
A la fin de la journée, le vénitien, en pleine forme, s'apprêtera à passer une soirée détendue.
Le touriste, lui, est exténué de fatigue.
Pourtant rien ne l'oblige à accumuler les sites à visiter, comme pour faire une collection, ou vouloir rentabiliser son voyage en voyant le plus de choses possible, même s'il ne les comprend pas.
S'il veut prendre un peu de repos après avoir parcouru la piazza San Marco, il peut s'asseoir sur un banc ombragé dans le jardin Reali, et là, le vénitien lui fera un brin de conversation.
Attention, le vénitien ne parle qu'à celui qui prend le temps d'apprécier sa ville, comme on admire un tableau, comme on déguste un bon vin.
Rio Sta Sofia, Sestiere Cannaregio |
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